Devises: toujours pas de catalyseur haussier pour l'euro.
(CercleFinance.com) - Mercredi midi sur le marché des changes, la monnaie unique européenne 'testait' la barre symbolique des 1,16 dollar après l'avoir plusieurs fois enfoncée ces derniers jours. A cette heure, l'euro grappille 0,06% à 1,1599 dollar, non loin du plus bas de trois mois atteint hier, à 1,1555. Les mouvements sont à peine plus prononcés contre le yen et le franc suisse, même si l'euro prend 0,39% contre le sterling à 0,8836.
Certes, les cambistes ont acquis l'intime conviction que la Réserve fédérale américaine relèvera de nouveau d'un quart de point son principal taux directeur lors du FOMC (le comité de politique monétaire) des 12 et 13 décembre prochains, le dernier de l'année, qui sera suivi d'une conférence de presse de Janet Yellen.
D'ailleurs, les anticipations, telles que mesurées par l'indice FedWatch du CME, estiment à ce jour la probabilité d'un relèvement de 1-1,25% à 1,25-1,50% à 91,5%. Celle d'un relèvement plus marqué (à 1,50-1,75%), nulle voilà une semaine, atteint maintenant 8,5%. Ensuite, le 'tour de vis' suivant n'est pas majoritairement anticipé avant juin 2018.
En outre, la BCE divisera par deux, dès le début de l'année prochaine, le montant mensuel des rachats d'actifs obligataires qu'elle mène actuellement au rythme de 60 milliards d'euros par mois. Bref, des deux côtés de l'Atlantique Nord, et quoi qu'à des rythmes différents, les politiques monétaires sont en voie de durcissement.
Et pourtant, à l'autre bout de la courbe, la détente des taux longs se poursuit : du côté américain, le rendement du T-Note à dix ans, qui le 26 octobre s'approchait des 2,50%, est pour l'heure revenu sous 2,31% (- 15 points de base). Idem pour le Bund allemand d'échéance équivalente, produit de référence obligataire en Europe dont dans l'intervalle le rendement a perdu 16 points de base, à 0,32%.
En effet, un an après l'élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis, la concrétisation de sa promesse de baisses 'massives' d'impôts se fait toujours attendre, d'autant que le Congrès n'est pas tout à fait sur la même longueur d'onde que la Maison-Blanche. 'Les interrogations autour des réformes fiscales et l'éventualité d'un report dans le temps de la baisse de l'impôt sur les sociétés a pesé sur les changes', commentent les analystes d'Aurel BGC ce matin.
Reste que le contexte politique européen, qui avait suscité un regain d'optimisme après l'élection d'Emmanuel Macron en France, a perdu beaucoup de son allant ces derniers mois, ce qui pèse sur l'euro. 'Il est question qu'Angela Merkel démissionne avant la fin de son mandat afin de permettre l'émergence d'un nouveau leadership. Pas aberrant sur le fond', rapporte Saxo Banque.
Les statistiques significatives resteront rares cet après-midi aux Etats-Unis, à l'exception de celles des stocks pétroliers, toutes attendues en baisse.
EG
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