Taux: embellie au Nord, dégradation au Sud, Gilts inchangés

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Cercle Finance | 09 sept., 2022

(CercleFinance.com) - La journée avait mal commencé sur les marché obligataires, avec des bons du Trésor affichant leurs pires niveaux depuis la mi-juin.

A 1,79% en intraday, le Bund a bien retracé le zénith des 16 et 21 juin dernier... et de janvier 2014. La semaine se termine heureusement sur une note bien moins lourde avec une détente de -1Pt de base à 1,7020%.

Nos OAT ont fait le grand écart entre 2,358% ce matin et 2,258% ce soir.

Le tableau n'est pas aussi souriant au Sud puisque les Bonos de dégradent de +4Pts à 2,872% et les BTP italiens se tendent de +7Pts à 4,03%, soit +230Pts par rapport au Bund.

Difficile de ne pas être intrigué par la différence d'appréciation de la situation par les spécialistes de l'obligataire qui adopte le 'risk-off' en se délestant des dettes des pays du Sud et l'enthousiasme des gérants actions (+1,4% sur le CAC40) qui accueillent avec soulagement (finalement) les nombreuses annonces faites la veille par la BCE et cette première hausse de 75Pts des 3 taux directeurs.

Le communiqué de politique monétaire de la banque centrale et la conférence de presse donnée par Christine Lagarde, sa présidente, ont été jugés 'faucon' et ont renforcé les anticipations de nouvelles hausses de taux d'ici à la fin de l'année (probablement encore 2 fois +50Pts puis 2 fois +25 puisque Ch.Lagarde confirme que l'anticipation de 4 hausses des taux d'ici mars prochain est pertinente, même si la BCE se garde bien de suivre un calendrier).

En parallèle, l'institution a revu à la baisse ses prévisions de croissance pour 2023 et 2024 et relevé ses perspectives d'inflation à +8,1% cette année et +5,5% l'an prochain, mettant en évidence l'envolée des prix de l'énergie et des produits alimentaires, les pressions pesant sur la demande et les nombreux goulets d'étranglement du côté de l'offre.

Les investisseurs ont surtout retenu que la BCE souhaitait prendre ses prochaines décisions étape par étape, en fonction des indicateurs disponibles, sans se conformer à un plan préétabli.

Les membres de la BCE ont par ailleurs estimé qu'il était trop tôt pour envisager une réduction du bilan de l'institution (le fameux 'QT' qui assèche les liquidités) et que la question serait discutée en temps utile, quand l'inflation sera maîtrisée.

Côté chiffres, pas grand chose au menu ce vendredi : les stocks des grossistes ont progressé de 0,6% en juillet 2022 en rythme séquentiel aux Etats-Unis, selon le Département du Commerce, après une augmentation de 1,8% le mois précédent (chiffre confirmé par rapport à l'estimation initiale).

Les ventes de gros ont pour leur part diminué de 1,4% au mois de juillet.

Les investisseurs vont maintenant se tourner vers la Fed, qui se réunira les 20 et 21 septembre en vue de procéder, à son tour, à une poursuite de son durcissement monétaire.

Le marché monétaire évalue dorénavant à 84% la probabilité d'une hausse de taux de 75 points de base de la part de la Réserve fédérale américaine dans deux semaines.

Les T-Bonds US se dégradent de +2Pts à 3,312%, le '1 an' prend même +4Pts à 3,62%, le '2 ans' culmine à 2,56%: la courbe reste bien inversée et le scénario d'une récession bien ancrée dans les cours.

La séance s'est achevée sans grand changement outre-Manche avec des Gilts quasi-stables autour de 3,14%, ce qui reste un niveau très défavorable.

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