TABLEAU DE BORD

Paris: hausse tempérée par morosité de W-Street et $ à 1,20E

Cercle Finance | 07 sept., 2017 19:06

(CercleFinance.com) - Paris clôture en hausse (+0,25% à 5.115) mais les opérateurs restent un peu sur leur faim: en effet, les gains affichés en matinée puis de nouveau vers 15H00 (+0,6%) ont fondu de plus de moitié sur le CAC40.

L'euro-Stoxx50 s'est un peu mieux tenu avec +0,4%, grâce à la fermeté de Francfort (+0,7%), malgré une nouvelle envolée de l'Euro (ce qui constituera le 'fait du jour').

La lourdeur observée en Europe est en partie imputable à Wall Street qui avait pris un bon départ (+0,2%) mais qui a rapidement inversé la vapeur et recule ce soir de façon symétrique, sans accentuer les pertes depuis 90 minutes... les scores semblent figés autour de -0,1% à -0,2% sur le Dow Jones et le S&P500, le Nasdaq resiste autour de -0,05%.

Peut-être les opérateurs américains font-ils preuve de prudence alors que le cyclone Irma -toujours de catégorie 5 et qui ne faiblit pas- devrait frapper à pleine puissance la côte sud de la Floride d'ici 72H: le weekend pourrait s'avérer tendu et des évacuations massives pourraient être ordonnées par la sécurité civile (40% de stations service déjà à sec au sud de l'état).

En ce qui concerne le point d'orgue du jour, le communiqué de la BCE, il réaffirme que le programme d'achat de 60MdsE va être prolongé jusqu'à fin 2017 (comme le consensus le prévoyait) et pourrait être étendu dans le temps, voir amplifié si les circonstances l'exigeaient.

Mario Draghi précise que l'extinction prochaine du 'QE' n'a pas été discutée pour l'occasion... mais 'des décisions devraient être prises en octobre'.

Cela signifie que la communication et les 'forward guidances' de la BCE pourraient évoluer, dans un sens moins 'accommodant'.

Pour l'heure, les perspectives d'inflation qui demeurent faibles plaident pour un maintien du soutien monétaire 'full steam', même si la croissance est anticipée à +1,8% en 2017 et +2,2% en 2018 (revu de +1,9%).

La prévision d'inflation est maintenue à +1,5% (mais avec de nettes disparités du nord au sud) et abaissée pour2018.

Cela confirme le diagnostic de Saxo Bank : 'La BCE aura à la fois à gérer la complexité technique du 'QE' ('quantitative easing') et de la sortie, mais aussi l'incertitude économique liée aux tensions géopolitiques en Asie'.

A d'ajouter 'le principal défi pour la BCE concerne l'évolution de l'inflation' dans la mesure où 'seulement 5 pays membres (Autriche, Belgique, Allemagne, Luxembourg, Espagne) ont une inflation proche de la cible de l'institution'.

En outre, la croissance est confirmée à +0,6% au 2ème trimestre dans l'Eurozone, donc le rythme annuel tend vers +2%... pourquoi les taux sont-ils maintenus à 0,00% ?

Les marchés obligataires semblent pourtant ce jeudi faire le pari que la BCE va demeurer ultra-accommodante : une très nette détende détente -générale- des taux se matérialise avec un nouveau plus bas annuel pour les 'T-Bonds US' (-5,5Pts à 2,05%), une embellie de -3,5Pts sur les Bunds à 0,3050%, de -4,5Pts sur les OAT à 0,613%... et un écart spectaculaire sur les 'BTP' italiens qui passent de 2,025% vers 1,91% (-11,5Pts), sur les 'bonos' espagnols (de 1,56% vers 1,485%, soit -7,5Pts).

Toujours au chapitre macroéconomique, la Réserve fédérale américaine a confirmé son diagnostic d'une croissance modérée aux Etats-Unis (Beige Book), mais également mis en lumière certaines craintes d'un ralentissement 'prolongé' du secteur automobile.

Concernant les indicateurs, le marché a pris connaissance de la deuxième estimation de la productivité US pour ce même trimestre (+1,5% contre +0,9% au T1) ainsi que des chiffres hebdomadaires du chômage.

Et là, grosse surprise, nous assistons à un bond de +62.000 par rapport à la semaine précédente (à 298.000) alors que les économistes tablaient sur une quasi stagnation, autour de 239.000.

Mais il faut tenir compte de l'impact du cyclone Harvey qui a mis des millions de texans au chômage technique et gelé les embauches dans le Sud des Etats Unis.

Dans l'immédiat, l'euro prend 0,8% face au dollar à 1,2025, tandis que le baril de Brent s'adjuge 0,6% à 54,5 dollars.

Enfin, concernant les valeurs, Wendel dévisse de près de 3% sur fond d'ANR un peu décevant au premier semestre et surtout de l'annonce du départ de président du directoire Frédéric Lemoine, à la tête du groupe depuis près de 9 ans. Ce dernier quittera d'un commun accord ses fonctions le 31 décembre prochain. Le nom de son successeur n'est pas encore connu.

A contrario, Engie, une nouvelle fois leader du CAC40, prend +2,7% suite à son engagement d'adapter sa politique tarifaire au coût.

Kering (+2,2%) inscrit un nouveau record absolu à 322,45E, Essilor grimpe de +1,9%, malgré le repli du $.

Altran engrange +5,7% dans le sillage de la publication de comptes semestriels de qualité, avec notamment un résultat net des activités poursuivies de 54,1 millions d'euros (+6,7%) et un Ebit de 105,2 millions (+16,6%), soit une marge en hausse de 40 points de base à 9,1%.

Sopra Steria profite de l'engouement pour Altran et s'envole de +6%, Alten prend +3,5%.

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