Que retenir du premier comité de politique monétaire de la Fed, qui s'est tenu hier et a été suivi d'une conférence du président, Jerome Powell ? Que d'une part, la Fed n'a pas changé de politique, conventionnelle ou non.

Mais selon les spécialistes de la Banque nationale du Canada, 'la Fed a apporté un changement important à son communiqué en retirant la phrase sur les nouvelles augmentations graduelles du taux des fonds fédéraux. Au lieu de cela, la Fed dit maintenant que 'le Comité se montrera patient dans sa détermination des ajustements futurs de la fourchette cible du taux des fonds fédéraux qui pourraient être appropriés pour soutenir ces résultats''.

Et les analystes de déduire de l'ensemble de la réunion, alors que la conférence de presse a aussi porté sur la normalisation du bilan de la banque centrale américaine : 'contrairement au message embrouillé de décembre dernier, la Fed a fait savoir clairement aujourd'hui qu'elle se montrera patiente dans la conduite de sa politique monétaire', écrit la Banque nationale du Canada, qui n'attend donc qu'une hausse des taux courts en 2019.

'En l'espace d'un trimestre, la Réserve fédérale américaine est passée de quatre hausses de taux anticipées à... pour ainsi dire, zéro, et surtout du 'quantitative tightening' (inverse du QE, ndlr) sur pilotage automatique à une flexibilité concernant la gestion du bilan de la banque centrale', commentent les analystes de Saxo Banque. En effet, 'si aucune modification de mécanisme de diminution de la taille du bilan du Fed, il est rappelé que sa gestion peut s'avérer flexible si les conditions économiques l'exigent', souligne Aurel BGC.

En conséquence du ton résolument plus accommodant adopté par la banque centrale des Etats-Unis, 'le dollar s'est évidemment effondré suite à ce nouveau positionnement de la Fed qui est interprété comme très 'dovish'', ajoute Saxo Banque.

Quid des principales annonces de ce matin ? Peu de chances qu'elles plaident en faveur d'une poursuite de la hausse récente de l'euro. Outre une absence d'accélération de l'inflation dans plusieurs pays de l'Eurozone, on a aussi appris d'Eurostat que la croissance du PIB était restée aussi mince entre le T2 et le T3 qu'en le T3 et le T4 2018 dans l'union monétaire du Vieux Continent, à savoir : + 0,2%, comme attendu.

Mais 'les incertitudes concernant la situation économique de la Chine, le conflit commercial non résolu entre les États-Unis et la Chine et le Brexit continuent de peser sur les perspectives économiques pour 2019', redoutent les analystes de Commerzbank.

EG

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